par Frère Simon RYBAC

La main de Dieu fut sur moi dès ma jeune Enfance. Bien des années après, je peux témoigner que Dieu m’a gardé ainsi que ma mère.

Nous sommes d’origine Juive Polonaise, mon histoire commence à l’âge de 6 ans, au moment marquant de la rafle des 16 et 17 juillet 1942. Elle se situe après les premières déportations des Juifs de France.

Nous fûmes arrêtés par la Police Française (ma mère et moi) emmenés dans les bus Parisiens vers le Vel d’Hiv. En moins de 48 heures (de 4 Heures du matin le 16 juillet jusqu’au lendemain le 17 juillet à 13 heures) la Police a arrêté 12884 Juifs de Paris et de Banlieue. Pendant cette rafle, les policiers n’ont pas arrêté uniquement des hommes dans la force de l’âge, mais également des vieillards, des malades, des femmes, des enfants de tous âges, même des bébés !

Bien des années après, je me suis rendu compte que c’était un Génocide. 9000 fonctionnaires et policiers ont été mobilisés pour cette rafle baptisée  » opération vent printanier « . A cette occasion il a été utilisé le Fichier Tulard distribué sur le terrain aux équipes policières chargées des arrestations, ce fichier recensait les juifs de la Région Parisienne 8000 personnes furent parquées dans l’enceinte sportive. Pratiquement rien n’avait été prévu pour un enfermement durable d’une telle ampleur. Il y a eu un manque total d’eau, des conditions d’hygiène lamentables : toilettes bouchées etc etc ..et suicides…..

Ma mère apprend que, du fait de la disparition de mon Père à la guerre, nous avons le droit de quitter cet enfer. Elle veut faire valoir nos droits mais le gendarme qui gardait la porte derrière laquelle se trouvait les Gens de la Préfecture de Police de Paris refuse de la laisser passer, la repousse et lui dit  » on viendra vous chercher « . Voyant que l’on agresse ma mère, je saute au cou du gendarme, m’accroche à sa cravate, l’étouffe et permet à ma mère de passer la porte pour faire valoir nos droits. Elle présente les cartes d’identité et le fonctionnaire reconnaît son écriture et se souvient qu’il avait établi ces documents peu de temps avant notre arrestation. Il vérifie notre situation et nous libère. Nous sommes partis nous cacher en Province jusqu’à la fin de la guerre. Le lendemain de notre libération tout le Vel d’Hiv est parti en déportation.

Au moment de ma retraite, une Sœur me témoigne de l’œuvre de la Croix et cela devient une révélation dans mon cœur. Même si je n’identifie pas chaque parole, un appel se réveille et se manifeste dans mon cœur. Je vais connaître un court moment le milieu Pentecôtiste, puis la Sœur qui m’a témoigné du Seigneur me fait rencontrer des Bien-Aimés dans une Assemblée qui croie au Message de l’Heure pour notre Saison. Je sus à ce moment là que c’était ma place, que je devais y rester et que j’allais grandir spirituellement . Ce que je retire de ma vie c’est que Dieu m’a gardé, m’a préservé car je suis prédestiné à connaître Son plan de Salut (une semence prédestinée, sauvegardée par et pour LUI.)


Retour à la Maison du frère Simon Rybac

C’est avec beaucoup d’émotion et de tristesse que nous vous annonçons le décès de notre frère Simon Rybac, survenu dans la nuit du samedi 2 au dimanche 3 juillet 2016.  C’était un vértable soldat de Christ avec qui nous avons collaboré pendant de nombreuses années. Le Seigneur l’a rappelé à Lui, dans Son repos; et nous ne pouvons que être reconnaissants envers Dieu du témoignage de ce précieux frère. 

L’Eglise d’Annecy et de Marseille adressent leurs prières de soutien à l’église endeuillée de Paris ainsi qu’à la famille de notre frère, plus particulièrement sa mère, aujourd’hui agée de 102 ans. 

Lire ici le témoignage du frère Simon RYBAC